Quentin et Geoffrey Groussard ont grandi sur les plages de la côte d’Émeraude. Ces amateurs de surf réinventent le short de bain de leur enfance.
Quentin et Geoffrey Groussard adorent la Côte d’Emeraude. « On a grandi autour de la Rance. Aujourd’hui, on redécouvre ce secteur. On surfe sur les plages entre Cancale et le Cap Fréhel dès qu’on peut », raconte Quentin, 25 ans qui tient la Manufacture, boutique spécialisée dans les chaussettes et bas 100 % made in France, à Rennes.
Odeur de Californie
Depuis quelques années, les deux frangins ne retrouvaient plus l’équivalent des shorts de bains qu’ils appréciaient dans leur jeunesse.
« Aujourd’hui, on ne retrouve plus ni la qualité, ni la coupe. »
Cap Fréhel, Saint-Malo, Cancale
Alors les deux frangins décident de créer leur propre maillot de bain. Et du même coup, la marque « Jo Bigorneau ».
« Jo, c’est mon surnom », sourit l’aîné des frères Groussard. « Et je jouais tout le temps avec des bigorneaux quand j’étais gamins », rajoute en rigolant son cadet.
Après une ligne de t-shirts qui portent les mentions « Cap Fréhel – Saint-Malo – Cancale », lancée en décembre 2018, les deux Bigorneaux commercialisent donc leurs shorts de bains depuis le 12 avril
Séchage rapide et résistance
Pour la conception, les deux frères se sont appuyés sur les compétences de Geoffrey, qui dispose d’une formation en ingénierie et ergonomie des activités physiques, explique-t-il :
« J‘ai travaillé dans le service recherche et développement d’une entreprise spécialisée dans les vêtements de ski avant de retourner vers la médecine »
Entre les gardes à l’hôpital et ses temps libres, l’ancien ingénieur retrouve son cadet pour travailler sur le prototype. Il finit par trouver le bon matériau : le polyamide, « parce qu’il résiste bien au temps et sèche rapidement », assure-t-il.
Fabriqué à Saint-Malo à la main
« On voulait des produits conçus pour durer et avec une certaine éthique environnementale, soulignent les deux associés. Alors, on s’est rajouté une contrainte : les textiles devaient être fabriqués en France. » Le polyamide est fabriqué à Grenoble et les tissus confectionnés à Troyes.
« Les tissus sont ensuite acheminés vers Saint-Malo, où les shorts de bains et les t-shirts sont assemblés à la main par l’entreprise Kerdier. Le short existe en deux modèles : le marin ou le corsaire. »
Un mode de production qui explique le prix des produits. Il faut compter 120 € pour s’offrir le short et entre 59 et 69 € pour les t-shirts.
En vente sur les marchés
Pour cette première collection, qui fait office à la fois de pari et de test, les deux frères ont investi 30 000 €. « Une bonne partie de nos économies », souligne Geoffrey, bien conscient du risque pris. « Avoir notre marque à nous, c’était l’un de nos rêves d’enfance », poursuit Quentin.
Un rêve qu’il va falloir vendre désormais. « Ils seront en vente sur les marchés de Saint-Jacut, Saint-Cast, à Paramé, Dinard et à la boutique que je tiens à Rennes », indique Quentin.
Au démarrage, les deux hommes préfèrent voir petit : « On va mettre en vente 168 shorts. On fera le bilan à la fin de l’été pour voir sur la suite. » La suite, les deux hommes y réfléchissent : « Ce pourrait être une marinière, une veste mi-saison ou encore un pull marin », lance Quentin. « À condition de trouver la vraie innovation pour réinventer ces modèles traditionnels », prévient Geoffrey.
Pierre Boissonnat
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